Uchronie

On est en 2012, la crise économique n'est toujours pas terminée, il y a plus de 3,5 millions de chômeurs, la tension sociale est palpable, le pays connaît de nombreuses grèves très dures, avec des affrontements avec les forces de l'ordre très violentes (de nombreux blessés graves, mais pas encore de morts).
Et c'est les élections présidentielles. Et là, coup de tonnerre, Sarkozy est battu au deuxième tour, avec quelques milliers de voix d'écart (autant dire pas grand chose), par... Besancenot !
Le pays est très divisé, explosion de joie chez certains, rage pour les autres.
Aussitôt Besancenot dissout l'Assemblée Nationale, des législatives sont lancées et les sondages montrent que l'extrême gauche va gagner la majorité des sièges.
Pendant ce temps le nouveau président a déjà commencé à appliquer son programme, avec des décrets interdisant les licenciements, des nationalisations, des expropriations, le blocage du compte en banque de grandes fortunes,...
L'Union Européenne ne sait toujours pas quelle attitude adopter face au nouveau dirigeant français, de même que le reste du monde, mais les réactions ne sont pas vraiment en faveur de la France.
Et puis, une semaine avant le vote aux législatives, vous sortez de chez vous et vous voyez de nombreux policiers dans les rues. Vous apprenez qu'un coup d'état vient d'être lancé pour renverser Besancenot !
Les jours passent, et le putsch est un demi-succès : les insurgés (une bonne partie de l'armée et des forces de l'ordre, soutenues par quelques pays étrangers) tiennent plusieurs régions de la France, mais les loyalistes tiennent l'autre moitié.
Le pays est au bord de la guerre civile, on recense déjà de nombreux morts des deux cotés.

Mdrrrr Marco écrivain de scénario catastrophe..... remarque quand on y réfléchit un ptit peu...
*frissonne*
je pense qu'il serait temps pour moi d'aller voir si l'herbe est plus verte en hollande.
je choisis donc l'exil. Mais pour aller où ? Bouddha seul le sait.

xD Tu devrais postuler pour des films catastrophe Marco. Moi je serais avec les insurgés, j'ai rien contre Besancenot mais le communisme je n'aime pas trop... D'ailleurs je n'aime pas les extrêmes, qu'ils soient de droite ou de gauche.

C'est difficile comme question, je ne saurais pas vraiment répondre... Disons qu'en temps de crise mettre un extrême au pouvoir ça peut soit redresser la barre, soit nous envoyer encore plus loin dans les abysses... Là maintenant je te dirai que je serai du côté des insurgés, ne serait-ce que pour la sauvegarde de libertés individuelles telle que la propriété, pareil pour le blocage des comptes, c'est du n'importe quoi - je tiens à prévenir que je ne suis absolument pas un bourge, loin de là - mais de quel droit prendre l'argent des plus riches... parce qu'ils sont riches? De plus le communisme doit commencer par une dictature du prolétariat, autrement dit on renversera la république, qui à mes yeux en tant que régime, est le "moins pire" de tous ceux que notre pays a expérimenté jusqu'à aujourd'hui.

Pour ma part je vous tatanerai le cul avec ma matraque et mon taser!!!
Non plus sérieusement...!
Déjà Besançenot, c'est niet, ça me ferait bien chier qu'il soit au pouvoir, pareil je n'aime pas les extrêmes et notamment le communisme, on voit déjà ce que ça a donné avec les pays de l'Est...
Après pour ce qui est du coup d'Etat, c'est souvent pas un régime Barbie qui se met en place donc ça pue légèrement du cul ! A préciser d'ailleurs que je vois très mal la police aider pour ce genre d'action, elle n'a pas assez de pouvoir pour le faire, en général elle disparait d'elle même ou se retrouve en opposition aux militaires.
Après pour les loyalistes et ben faut voir ce qu'ils défendent... Pareil je suis en principe pour les libertés, mais pour qu'elles puissent s'exprimer il faut aussi savoir faire des concessions et accepter un certains nombres de contraintes proportionnées. J'ai du mal à m'imaginer être du côté des loyalistes si il n'y a aucune règle établie.

Mais bon il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas le président et le parlement qui dirigent en France mais l'UE. La France a déjà perdu son monopole sur beaucoup de sujets, donc il me parait impossible qu'un dirigeant puisse faire ce qu'il veut sans rendre de compte à qui que ce soit.

Et c'est là que je me dis:

Mais bordel à cul Niku !
Si seulement t'étais venu en cours ne serais ce qu'une seule fois à jeun, tu comprendrais ce que tes compagnons racontent !

et quand je lis :

Citation :

le communisme doit commencer par une dictature du prolétariat

Citation :

je suis en principe pour les libertés, mais pour qu'elles puissent s'exprimer il faut aussi savoir faire des concessions et accepter un certains nombres de contraintes proportionnées

Mon pauvre cerveau s'embrouille...

Et là !
Làààààà !
Je me sent comment dirais-je... heuuu... Con ?
en même temps faut bien un quotas.
Comme les noirs et les grosses dans les films hollywodiens.

D'un autre coté, ça fait plaisir de voir se regrouper des geeks intelligents et cultivés sur un si modeste forum prévu à la base pour faire genre style "ouai on est une guilde tendance fashion, on à notre fofo et on se compare la longueur de notre quéquette viendez nombreux".

(excusez moi en même temps mon foie est en train de lutter contre quatre verres de whisky)
(ça lui fait les pieds à ce connard)

puisque dans la foulée " le ridicule ne tue pas"
Uchronie est une évocation imaginaire dans le temps. En littérature, c'est un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. On utilise également l’expression « histoire alternative » (alternate history) ou histoire contrefactuelle. Lorsqu’elle est associée à des moyens techniques qui permettent de remonter dans le temps et donc de modifier le passé, l’uchronie est directement associée au genre de la science-fiction.

L’auteur d’une uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles. À partir d’un événement modifié, l’auteur crée un effet domino (terme anglo-saxon couramment utilisé : effet papillon) qui influe sur le cours de l’Histoire.

Cette volonté de changer le cours de l’histoire pour imaginer ce qu’elle aurait pu être rappelle la phrase de Blaise Pascal : « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé » (Pensées, 90).

Et comme ça ce soir je me coucherais moins con !
et c'est pas du luxe apparemment....

Ca me fait penser à l'effet papillon!

Ahah, alors je vais balancer un peu de philo là-dedans et voir ce que vous en pensez !
La liberté est un droit qui est plus pertinent pour les riches. Plus on a de moyens, plus on a de possibilités d'action. Et une liberté totale, c'est la loi de la jungle, le fort bouffe le faible.
L'égalité, elle, est une contrainte : faire que les forts soient pas trop forts, et les faibles pas trop faibles (concrètement, l'impôt sert à ça : prendre de l'argent selon les moyens, et le redistribuer à ceux qui en ont le plus besoin, et en profiter pour faire marcher l'Etat).
La liberté sans moyens est-elle plus enviable que vivre décemment dans une dictature "molle" (c'est à dire sans violences, mais où on a pas vraiment notre mot à dire) ?

humph' en gros c'est "tu préfères avoir des gencives en coton ou chier liquide toute ta vie...."
Franchement une liberté sans moyens ça serait tendu. il y aurait toujours un connard pour envier le bien de son prochain et ça finirait vite fait par partir en couille. Quant à la dictature molle... ça pue le vieux cul aussi.
(Malheureusement j'ai bien peur que notre cher Sarko' essaye d'emprunter cette route.)
(Il est vil , il est mesquin !)

Je ne suis pas convaincue que la liberté est une question de moyens, par exemple la liberté de pensée, d'expres​sion(quoi que ça peut être discutable pour la liberté de la presse), de religion etc....
Il faut faire la différence entre plusieurs types de liberté. Les libertés qui sont inhérentes à la personne humaine et que l'on ne peut restreinte en quelque circonstance que ce soit (en partant du principe qu'on est dans une démocratie) comme le droit à la vie. Ensuite les libertés qui peuvent faire l'objet de restriction en fonction des périodes plus ou moins difficiles ou de l'évolution des moeurs, comme la liberté de religion (par exemple aujourd'hui on a tendance à faire primer la liberté d'expression sur la liberté de religion (ex: les caricatures de mahomet)). Et d'autres qui peuvent faire l'objet de restriction même en période normale pourvue que cette restriction ne porte pas trop préjudice aux individus (question de proportionnalité).
Ce qui est à mon sens le plus dangereux pour les libertés c'est d'une part la façon dont on peut les restreindre (la loi du plus fort, la loi du plus riche) et d'autres part ce qui justifie cette restriction (si c'est pour mettre en place une dictature, bien évidemment, je trouve ça dangereux, en revanche si c'est pour permettre un meilleur fonctionnement des institutions (ex: permettre le droit de manifester sur la voie publique mais assurer en même temps pour les non manifestants leur liberté d'aller et venir, et bien je trouve ça normal.)
Tout ça pour dire, que ce n'est pas parce que nos libertés sont restreintes qu'on se trouve ispo facto dans une dictature.
Les libertés ne sont pas toujours "compatibles" les unes par rapport aux autres, et parfois il faut faire des choix, en fonction des périodes, du contexte, des moeurs etc
Ca fait parti du cycle de l'histoire d'avoir des périodes plus "libres" et d'autres plus "restrictives".

Cette année, la plupart des cours que je fais c'est toujours la même question qui se pose, comment concilier les libertés individuels et la sécurité?
Les populations demandent de plus en plus de sécurité, en voyant notamment que dans certains quartiers la vie est difficile, mais en même temps ils ne veulent pas voir une restriction de leur liberté. Par exemple la question de la videoprotection (anciennement appelée videosurveillance), c'est un outils vraiment pratique à la fois pour la prévention de la délinquance (les individus auront tendance à éviter de commettre des infractions devant les caméras) mais aussi pour l'investigation (ce peut être un moyen de preuve redoutable). Pour autant, certains sont contre en disant que ça nuit à leur "vie privée", mais en toute franchise, la police qui a accès aux video, ne s'amuse pas à épier les gens pour le plaisir, elle a autre chose à foutre.
Il faut forcément faire des concessions sur quelque chose. Et pour moi, ce qui me parait le plus légitime, c'est de se retrouver dans un rapport de proportionnalité.

Tout ça pour dire, que je pense pas que ce soit possible d'aller vers une liberté sans moyen ni vers une dictature molle donc j'ai beaucoup de mal à dire ce qui me parait le moins pire!

Oula j'ai fait surchauffer mon cerveau, je sais même pas si ce que j'ai dit était clair, ni si ça répondait vraiment à la question mais bref!!!

*Après avoir lu le papier de Kiwi, réajuste ses lunettes - nan j'en ai pas c'est juste pour le style* Kiwi, épouse moi et nous aurons des nenfants très nain-telligents qui parleront du Léviathan de Hobbes au CP à la l'heure du goûter. Ahem plus sérieusement... Je suis d'accord avec ce que tu dis, en ce qui concerne la nécessité de faire des concessions entre différentes libertés, sans quoi le vie est impossible. Mais pour revenir sur les propos de Marco, entre l'égalité qui est culturelle et la liberté, par essence, naturelle, je préfère la seconde, même si elle doit conduire à la loi du plus fort - ce à quoi elle conduit nécessairement dans un monde sans État ni lois. Car rien n'empêche personne de faire partie des forts, et tendre vers la puissance conduit à un dépassement de soi et constater ce qu'on vaut réellement - ce que l'on ne peut faire en égalité totale. Bon j'avoue que c'est très nietzschéen comme raisonnement.
Toutefois je dois avouer qu'un monde pareil est tout simplement invivable, car comme dirait Helmut Fritz "ACH C'EST LA GUERRE!" - sauf si on s'organise en aristocratie, ça vous dit les gars? non pas vous les filles, Nietzsche disait de vous que vous avez "les cheveux longs et les idées courtes" *sort en vitesse* .

M'en fout mes cheveux sont plus courts que Marco
Donc Chaton tu serais plutot pour la liberté sans moyen?
Perso je pense que le moins pire c'est la dictature "molle", parce qu'au moins on sait qui "commande", que dans la loi du plus fort, on ne sait pas vraiment qui est "l'ennemi". Et puis ça me parait moins compliqué de renverser une dictature, que de remettre de l'ordre dans un pays où il n'y a plus de règles? Il vaut peut être mieux un peuple uni contre son dictateur, que des individus se faisaient la gueguerre entre eux?

Ouais au moins on sait qui taper... Et ça évite de voir un remake grandeur nature de 300 dans ta rue chaque journée et chaque nuit